Cie les Affamés

le théâtre comme on l'aime...

LE MÉDECIN MALGRÉ LUI
une comédie de Molière

mise en scène Gilles Droulez,
avec Laurent Andary, Fanny Corbasson et Gilles Droulez

Spectacle tout public à partir de 11 ans
- durée 70 mn - production 2026

Le Médecin malgré lui, comédie de Molière en prose, raconte l’histoire de Sganarelle, fagotier au caractère rude, bâtant sa femme Martine. Pour se venger, celle-ci fait croire aux domestiques de Géronte, dont la fille est malade, que son mari est un prodigieux médecin capable de guérir la fille de leur maître. Mais, précise-t-elle, celui-ci n’accepte de révéler sa profession que si on le roue de coups. Sganarelle se retrouve ainsi malgré lui considéré comme médecin par des personnages trompés.

Sous la contrainte et pour fuir les coups, il feint d’être ce médecin compétent et utilise des méthodes peu conventionnelles pour soigner ses patients.

La pièce met en scène quiproquos, malentendus et situations comiques.

La grivoiserie de certaines situations et la parodie des pratiques médicales de l’époque dissimulent une dénonciation du charlatanisme, et une satire de la crédulité.

Le Médecin malgré lui aborde avec humour les thèmes de l’imposture, du pouvoir et de l’ignorance.

L’intention

Quel parent ne s’est jamais retrouvé dans cette situation ô combien embarrassante, un dimanche soir à une heure déjà bien avancée, d’entendre son ado annoncer d’un ton dépité : « au fait, j’ai oublié mais je devais lire ce livre pour demain ».

Nous avons choisi d’aborder ce grand classique de Molière sous un angle résolument contemporain en partant d’une scène de la vie de tous les jours. Les trois comédiens incarnent trois personnages d’aujourd’hui, trois amis qui prolongent à la cuisine une soirée dominicale. Mais voilà qu’un quatrième protagoniste (qui n’apparaitra jamais sur scène) apporte son grain de sel : le fils de la maison, un collégien en pleine adolescence, se rend compte un peu tard qu’il aurait dû lire le Médecin malgré lui pour le lendemain.

Nos trois protagonistes vont se replonger dans cette farce - qu’ils connaissent bien pour l’avoir jouée jadis -, vont endosser les rôles des différents personnages en improvisant costumes et accessoires avec les moyens du bord (ustensiles de cuisine, etc.) et rejouer les principales scènes à travers le prisme de leur regard contemporain. Comme n’importe quel lecteur d’aujourd’hui face à ce texte de plus de 350 ans, ils redécouvrent les tournures typiques du langage de Molière et s’émerveillent de son génie comique intemporel, ils constatent que les rapports hommes/femmes ou père/fille ont bien évolué depuis le XVIIe siècle mais n’en restent pas moins au cœur de nos préoccupations, quant aux thèmes principaux du Médecin, la violence des rapports sociaux, l’usurpation d’identité, la dénonciation du langage hermétiques de pseudo spécialistes, ils n’ont assurément pas pris une ride.

Ce parti-pris permet des allers-retours stimulants entre nos questionnements actuels et les thèmes chers à Molière.

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EXTRAIT

MARTINE : Vous le trouverez, maintenant, vers ce petit lieu que voilà, qui s’amuse à couper du bois.

VALÈRE : Qui s’amuse à cueillir des simples, voulez-vous dire ?

MARTINE : Non, c’est un homme extraordinaire, qui se plaît à cela, fantasque, bizarre, quinteux, et que vous ne prendriez jamais, pour ce qu’il est. Il va vêtu d’une façon extravagante, affecte, quelquefois, de paraître ignorant, tient sa science renfermée, et ne fuit rien tant tous les jours que d’exercer les merveilleux ta- lents qu’il a eus du ciel, pour la médecine.

VALÈRE : C’est une chose admirable, que tous les grands hommes ont toujours du caprice, quelque petit grain de folie, mêlé à leur science.

MARTINE : La folie de ce- lui-ci va parfois jusqu’à vou-loir être battu pour demeurer d’accord de sa capacité : et je vous donne avis que vous n’en viendrez point à bout, qu’il n’avouera jamais, qu’il est médecin, s’il se le met en fantaisie, que vous ne preniez chacun un bâton, et ne le réduisiez, à force de coups, à vous confesser à la fin, ce qu’il vous cache- ra d’abord. C’est ainsi que nous en usons quand nous avons besoin de lui.
SGANARELLE : On me vient chercher de tous côtés; et si les choses vont toujours de même, je suis d’avis de m’en tenir toute ma vie, à la médecine. Je trouve que c’est le métier le meilleur de tous; car, soit qu’on fasse bien ou soit qu’on fasse mal, on est toujours payé de même sorte : la méchante besogne ne retombe jamais sur notre dos; et nous taillons comme il nous plaît, sur l’étoffe où nous travaillons. Un cordonnier, en faisant des souliers, ne saurait gâter un morceau de cuir qu’il n’en paye les pots cassés; mais ici l’on peut gâter un homme sans qu’il n’en coûte rien. Les bévues ne sont point pour nous; et c’est toujours la faute de celui qui meurt. Enfin le bon de cette profession est qu’il y a parmi les morts une honnêteté, une discrétion la plus grande du monde; et jamais on n’en voit se plaindre du médecin qui l’a tué.